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Les habitants de Noues de Sienne attendent avec impatience la réouverture de la piscine d’été, un lieu où j’ai appris à nager

Dans la commune de Noues de Sienne, l’attente est palpable. Depuis trois ans, les habitants, animés par la nostalgie des chaudes journées d’été, se lamentent sur la fermeture de la piscine d’été de Saint-Sever, un espace autrefois vibrant. La joie des baignades estivales semble un souvenir lointain et tout le monde espère un renouveau. Ce lieu, où beaucoup ont appris à nager, est devenu le symbole d’un bonheur collectif au bord du bassin qui, aujourd’hui, se retrouve complètement désert.  

Un lieu de vie négligé : l’abandon de la piscine d’été de Saint-Sever

La piscine d’été de Saint-Sever, fonctionnelle depuis les années 1960, a été fermée en 2022 en raison d’une fuite d’eau. Ce qui devait être une simple réparation s’est transformé en une longue attente qui a laissé la communauté dans l’angoisse. L’infrastructure, symbole de la vie sociale estivale et d’activité sportive, était un refuge pour les enfants et les familles durant les chaudes journées d’été. L’absence de cette installation affecte le dynamisme de la communauté locale

Avant sa fermeture, la piscine était un lieu où se mêlaient jeux aquatiques et apprentissage. Avec des moniteurs attentifs et un espace permettant aux jeunes de s’initier à la nage, les visiteurs pouvaient profiter de loisirs aquatiques tout en renforçant leur santé et bien-être. Le collectif qui se bat aujourd’hui pour sa réouverture ne se contente pas de pleurer ce patrimoine, il installe des projets concrets pour une éventuelle Renaissance. Chaque été, le constat est amer : « Nous avons besoin de cette piscine, » dit Pascal, membre d’un collectif d’habitants. « La santé de notre communauté en dépend. » 

Les raisons derrière la fermeture

La fermeture de la piscine est le résultat d’une série de décisions budgétaires. Le maire, Georges Ravenel, a estimé que les coûts de remise en état étaient prohibitifs. En effet, une étude a évalué à près de deux millions d’euros le coût des travaux nécessaires pour réhabiliter l’infrastructure, une somme jugée trop élevée par les élus de la petite commune de 4.600 habitants. Cela a entraîné un blocage significatif dans les projets de réhabilitation, malgré les nombreuses propositions des habitants pour une remise à niveau plus abordable.

La société locale attend d’être entendue. Les membres de l’association « Pour que revive la piscine d’été de Saint-Sever-Calvados » estiment qu’une réfection pourrait se faire pour un million d’euros, si l’on se passait des équipements superflus comme les éclairages subaquatiques ou des structures modernes. Cette vision de retour à une piscine de campagne sonne comme un appel à la simplicité face à l’excès. 

Le cadre législatif et les normes de sécurité

Les discussions autour de la réouverture ne se limitent pas aux coûts matériels. Elles soulèvent des interrogations sur les normes de sécurité aquatique actuelles. La question de l’apprentissage de la natation pour les enfants est cruciale, surtout dans un contexte où la sécurité sur les plans d’eau est une préoccupation grandissante. Les mélanges de jugements entre le besoin d’une piscine et le cadre législatif nécessitent un dialogue entre élus et citoyens.

Les conséquences de la fermeture sur la communauté 

La fermeture de la piscine a eu des répercussions profondes sur la vie quotidienne des habitants. Nombreux sont ceux qui se déplacent désormais vers des piscines plus éloignées, que ce soit à Vire ou Villedieu-les-Poêles, provoquant une perte de repères pour les familles ayant l’habitude de fréquenter leur piscine de proximité. Cette situation ne se limite pas à la perte d’un lieu de loisir. Elle impacte directement la sécurité aquatique des enfants, qui n’ont plus accès à un espace sécurisé pour apprendre à nager.

Les conséquences psychologiques sont également notables. Les enfants de la commune, qui auraient pu profiter de cette piscine pour s’initier aux plaisirs de l’eau, manquent ainsi une opportunité précieuse d’apprentissage. « Nous savons que plus d’un tiers des enfants ne savent pas nager à l’âge de 12 ans », souligne un membre du collectif local. « C’est une réelle préoccupation. » 

Une communauté mobilisée pour son avenir 

Face à cette situation de désespoir, les habitants se réunissent et mettent en place des stratégies pour faire revivre la piscine. Des pétitions, des assemblées et des rencontres avec les élus se multiplient. La communauté, une fois unie pour faire entendre sa voix, dévoile une détermination sans faille. Pour beaucoup, la piscine n’est pas juste un équipement, c’est un symbole, un lieu de souvenir et de partage, un espace d’apprentissage pour les enfants et un point de rassemblement idéal pour les familles. 

L’implication des jeunes dans cette démarche est essentielle. De nombreux adolescents et jeunes adultes se battent pour rouvrir le site, leur présentait souvent comme un retour aux sources, à la convivialité et à l’accès aux loisirs aquatiques à domicile. La mobilisation est une réponse aux défis de santé et de bien-être que rencontre la jeunesse locale. Pour eux, la réouverture de la piscine pourrait rimer avec une nouvelle saison estivale pleine d’activités. 

Les défis économiques et la pérennité de la piscine

Enfin, le visionnage de projets d’un renouveau implique également des considérations économiques. Néanmoins, les élus, tout en reconnaissant l’attachement des habitants à leur piscine, priorisent d’autres investissements. Les coûts d’entretien et de fonctionnement de la piscine, qui étaient de l’ordre de 30 000 à 40 000 euros par an, semblent trop lourds pour une commune qui se restreint déjà en matière de budgets. De plus, le prix de l’eau et de l’électricité a subi une hausse, rendant la gestion d’un tel équipement encore plus complexe.

Pour la communauté, la question de l’avenir est claire. Faut-il sacrifier un lieu aussi vital pour le bien-être collectif au profit d’autres infrastructures? L’association garde espoir que la persuasion permettra de convaincre les élus de la nécessité de garder cet espace. La résistance à la fermeture persiste. Les enfants, les familles et les amoureux de la baignade œuvrent pour maintenir une institution précieuse, pour qu’elle ne devienne pas simplement un souvenir d’antan. 

Alternatives : comment le modèle pourrait changer

Dans un contexte où des alternatives émergent pour sauver des équipements similaires dans d’autres communes, il pourrait être utile de s’inspirer de recherches récentes sur la gestion des piscines locales. Pour illustrer ce point, la ville de Montréal, confrontée à une crise similaire, a lancé une initiative pour sécuriser ses piscines et redynamiser l’accès public. Ainsi, il devient nécessaire d’explorer si la municipalité de Noues de Sienne pourrait également envisager de restituer cette piscine tout en ajustant les modalités de gestion.

Nous vivons une époque où les besoins communautaires évoluent constamment. Des projets comme ceci ont prouvé que des modèles innovants peuvent émerger grâce à l’implication citoyenne et au financement participatif. La réouverture de la piscine pourrait être plus qu’un simple projet; elle pourrait marquer le début d’un nouveau chapitre pour Noues de Sienne

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